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LA FEMME VIOLONCELLE




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Une violoncelliste chantante
Lors de la création de Schippel le bourgeois, Laure Balteaux incarnait le personnage de Thekla, jeune femme indépendante et moqueuse à l’égard des hommes – bourgeois ou prolétaires en lutte continuelle – qui l’entouraient. Cette femme violoncelliste chantante est née à cette occasion, voix lyrique et violoncelle se renforçant mutuellement par leurs capacités expressives complémentaires. C’est à partir de cette figure-là que nous avons conçu, entre 2020 et 2022, La Femme violoncelle. Le traitement de la voix en est plus large – du parler au chanter, du murmurer au fredonner…


Mots et sons
Trois sources, bien différentes, se croisent dans La Femme violoncelle, donnant ainsi trois perspectives possibles à ce travail. Le Prélude de la première Suite pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach (monument du répertoire pour l’instrument) a été pris au cœur de nombreuses variations. Ce solo peut être entendu comme une giration autour de ce point central que serait ce Prélude.


Le roman Chicago, de Marion Richez, découvert à sa sortie en 2020, constitue, lui, la trame de La Femme violoncelle. Par un jeu d’entretiens enregistrés, retranscrits, pris en dictée, etc. Laure a reformulé, dans une langue volontairement orale, non littéraire, les liens très forts qui unissaient les trois personnages de Chicago. Ils apparaissent et disparaissent, dessinant une danse à trois, tendre, ambigüe, suspendue. Car il ne s’agit pas révéler ici ce que l’écriture très épurée de Marion Richez dit si bien, mais plutôt de paraphraser, de s’inspirer de ce mystère précieux qui entoure les personnages de Chicago.


Enfin, comme un point d’étrangeté, un poème en allemand (et qui ne sera pas traduit) de Tone Avenstroup, apparaîtra lui aussi, presque toujours chanté, annonçant le lointain d’une langue qu’on ne comprend pas forcément. Cette dernière obsession s’ajoutera aux deux précédentes permettant, nous l’espérons, des niveaux de lecture multiples.


« À cru »
La Femme violoncelle a été imaginé pour être donné dans des lycées ou des lieux inhabituels pour le concert. Sans décors, sans moyens, hormis deux projecteurs sur pied rehaussant légèrement l’éclairage pouvant différer d’une salle à l’autre. Il a été l’occasion d’un chantier de création partagé avec les élèves du Lycée Sud, au Mans – dans lequel l’autrice Marion Richez est par ailleurs professeure de philosophie. Il est aussi conçu comme le point de départ de discussions avec les lycéens. Qu’est-ce qui fait musique ? Qu’est-ce qui fait théâtre ? Comment peut-on définir l’amour ou l’amitié ? Comment le dit-on dans La Femme violoncelle ? Comment le dit-on dans Chicago ?





Musique
Martin Moulin
(commande Ensemble Offrandes)
d’après une musique de Jean-Sébastien Bach
un roman de Marion Richez
et un poème de Tone Avenstroup



Avec
Laure Balteaux violoncelle
Martin Moulin composition, présentation




Création le 20 mars 2022 au Lycée Sud, Le Mans.

Reprises :
le 29 mai 2022, Festival Les Ours aussi…, La Fonderie, Le Mans
le 31 mai 2022, Lycée Nelson Mandela, Nantes
le 8 octobre 2022 au Festival Ladyfest, Alençon
le 10 mars 2023 à l’Auditorium, Alençon
le 12 mars 2023 dans un cadre privé, Auvers-le-Hamon (Sarthe)