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Schlafe wohl, – Du Hochgeliebter,
leb wohl, Du selige Seele,
ich, dein Sohn- nun hochbetrübter
schreib auf Deines Grabes Höle:
Allhier liegt (der) des Spielens Gaben
Selbst Gott erfreuet haben:
Darum ist sein Geist beglückt
Zu des Himmels Chor gerückt

Dors bien, âme bienheureuse
Moi ton fils en deuil j'écris sur la pierre tombale :
C'est ici que repose celui dont le jeu brillant
a procuré de la joie au Seigneur ;
C'est pourquoi son esprit
fut admis dans le choeur céleste.
Réjouissons-nous.


Extrait du Klag-Lied (1674)



Klag-Lied






composition mosaïque
d'après Dietrich Buxtehude

Ensemble Offrandes
en partenariat avec le Pont Supérieur
(Pôle supérieur d'enseignement artistique Bretagne-Pays de la Loire)


Le Klag-lied, composé en 1674 par Dietrich Buxtehude (1637-1707) pour la mort de son père, est un chant de déploration des plus intenses – dont le musicien écrivit lui-même le texte. Au cœur de l'œuvre, le mystère de la mort, que Buxtehude interroge sans révolte, avec une acceptation fervente et une tendresse magnifique. A bien des égards, le Klag-Lied peut apparaître comme une berceuse inversée : c'est maintenant que le fils berce le père, et le rassure pour son grand voyage.

Après avoir écouté, analysé, sillonné parmi les pistes infinies qu'un tel modèle permettait, les jeunes compositeurs ont chacun écrit une ou deux strophes de ce concert qui en comporte quinze. Pas de contraintes de style, mais un même point de départ, la partition et les mots de Buxtehude, et ce qui nous traverse tous : le passage du temps et la perte de l'aimé.

Une composition mosaïque interprétée par les compositeurs eux-mêmes, et imaginée dans le cadre de la licence III du PESSV (Pont Supérieur – Pôle Supérieur d'enseignement Bretagne-Pays de la Loire).

Au gré de cette réalisation à mains multiples se succèdent des orchestrations chatoyantes, fidèles ou non, des épisodes intimistes ou au contraire saturés, a cappella ou instrumentaux, alliant des influences aussi bien pop que contemporaine.

Le mystère – ne serait-ce pas l'irréductible émotion de la musique de Buxtehude, par-delà les temps, interrogé par des jeunes musiciens du début du XXIème siècle à leur tour ?





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Avec

Pascal Chapuis guitare, composition
Thomas Dufond violoncelle, composition
Guillaume Grimal clarinette, composition
Anne-Laure Guilloit guitare, composition
Estelle Landier flûte, composition
Cyprien Toutain tuba, composition
Delphine Tubière saxophone, composition
et
Poline Renou voix
Stéphane Charlot saxophone, composition
Nicolas Courtin guitare, composition
Frédéric Reynier piano, composition
Martin Moulin direction et coordination

et les compositions de
Mitchka Safavi et Arnaud Edel




Le Klag-Lied a été élaboré lors de deux résidences de création à la Fonderie (Le Mans) entre novembre 2015 et mars 2016.

Il a été créé à la Fonderie les 5 et 6 mars 2016, repris le 7 mars à Nantes (au Pôle supérieur) et le 8 mars à Rennes (à la salle de répétition de l'Orchestre Symphonique de Bretagne). Il est le fruit d'un partenariat entre le Pont Supérieur, l'Ensemble Offrandes et la Fonderie.

Reprises en 2017 à la Fonderie, à l’Auditorium d’Alençon (61).