LE PAVILLON AUX PIVOINES

Photographie  : DR.

A l’origine de la création
Inspiré du chef-d'œuvre classique de la littérature chinoise de Tang Xianzu, le Pavillon aux Pivoines est un opéra de chambre où musique live et vidéo se partagent la scène durant une heure. Seuls deux personnages jouent dans le Pavillon aux Pivoines : Du Liniang (une jeune femme, soprano) et Liu Mengmei (un jeune homme, baryton). Trois musiciens (violon, violoncelle et percussions) sont chargés de la performance musicale live, tandis que l'électroacoustique diffusée sur 16 haut-parleurs (8 disposés autour du public, 8 dissimulés sous les sièges) fournit une expérience auditive immersive. Un chef d'orchestre coordonne l'ensemble de la performance.


L’Histoire
Du Liniang est une jeune femme de l’aristocratie chinoise à qui toute sortie est interdite. Par un beau jour de printemps, elle ose franchir le seuil de sa chambre et s’assoupit dans le jardin. Du Liniang rêve alors d’un beau jeune homme. Au réveil, elle est si consumée d’amour, qu’elle dépérit et meurt. Les Enfers décident cependant que, étant trop tôt pour la jeune fille de les rejoindre, elle devra retourner sur Terre. Suite à son affectation au service de l’Empereur, le jeune Liu Mengmei découvre le jardin. Il contemple le portrait de Du Liniang gravé sur sa tombe et s’éprend de la jeune fille. Il s’endort et la rencontre en rêve. A son réveil, il reconnaît Du Liniang de son rêve et la ramène à la vie.


Note d’intention
Le Pavillon aux Pivoines est une œuvre transculturelle et multimédia, qui mêle théâtre et vidéo, sons enregistrés et performances musicales en direct.
Le quatrième mur est supprimé dès le début, incluant ainsi le public dans le décor principal, le jardin, situé au niveau du sol. Sentir que l'on fait partie du jardin est une façon d'entrer, physiquement aussi, dans un autre monde et une autre culture, où la peur de l'inconnu sera dépassée par la force de la présence. Pour atteindre cet objectif, les chanteurs se produiront depuis le sol pour les scènes principales, et les musiciens tout au long de l'événement. Mais la véritable sensation d'immersion viendra des huit petits haut-parleurs dissimulés au sein du public qui diffuseront des sons familiers du jardin métamorphosés électroniquement de manière inhabituelle. Cris et chants d'oiseaux, bruissement des feuilles, rafales de vent se transformeront ainsi en échos, voix, soupirs... mais aussi en pluie, percussions, cloches et bien plus encore.
Finalement, juste avant la mort de l'héroïne, les sons des oiseaux deviendront de plus en plus synchrones et innaturels. Enfin, lorsque Du Liniang mourra, les huit haut-parleurs répartis au sein du public seront totalement silencieux pour la première fois. Ce sera l'éclipse totale de la nature, un choc qui brille par son absence.